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Languide et livide
La sono dégouline
Perle sur ta peau
Lèche l'or de tes doigts
Il était une fois...
Au fil de l'eau
Des pierres cristallines
...
Libre et esclave
Ton corps déménage
Vers de bleus marécages
Course folle en extase
Héroïne sans âge
Tu chevauches Pégase
...
Puis...Déferle la vague
Magnifique et superbe
Assise au bord de l'herbe
Et pris dans ta madrague
Ton délire et ton verbe
...
Lors...Tu bois l'univers
Gisant au fond d'un verre
Mais pas de renaissance
Dans la vaine effluence
Ton corps déborde
Tend une corde
Vers la rive automate
De tes vieux rêves
...
Là ton âme démâte
Tombe de haut
Je suis là je colmate
La brèche dans ta coque
Qui doucement prend l'eau
...
Les yeux ouverts
La pensée ancienne
Ta pupille éclaire
Des oiseaux qui pervers
Reviennent égriser
Ton cœur bagué
D'un solitaire
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Sur le bois clair d'une table impatiente,
Un livre ouvert attend
Derrière la fenêtre parturiente,
Qu'Octobre s'abandonne
Comme elle
A l'enfantement
D'un gris* meurtrier
Là-bas entre les oliviers,
Froid, hostile, bien trop humide,
Prêt à convier l'hiver,
Ses lignes infertiles
Entre les sillons bleus
Des champs de blé dormeurs
Aux couleurs terre
De sienne brûlée.
Ton âme s'est réfugiée au cœur de la mienne.
Partout la lumière blanche,
Tranchante, cruelle et franche,
Dans ses échos de métal,
Ses reflets d'airain,
Sur le grès rouge monumental
Des montagnes,
Joue à changer l'or froid d'une forêt infidèle
En plomb,
Bien que depuis toujours
Elle soit sa compagne.
Ton âme abritée au creux de la mienne
Me trouble déjà.
Entre tes mains aux doigts glacés d'albâtre
Un livre ouvert attend
Qu'un vent violent feuillette ses pages blanches
Pour comprendre
Pourquoi pas un mot ne s'envole
S'il n'est pas encore écrit pour ce théâtre
Où jamais tu ne te joueras d'eux,
Pour savoir
S'il doit attendre que tes paroles se figent
En un je t'aime, demain.
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