jeudi 16 juillet 2009

Funérailles



Ce soir tout est paisible et ton âme et ma peur,
Quelques lueurs au loin tardent à disparaître;
Peut-être est-ce un regret, le silence du cœur,
Qu'imagine toujours l'amour qu'on croit renaître.

Or la nuit sera longue étrange et dangereuse,
Le sommeil attendra, mes regards seront sombres.
Malgré le vin d'Anjou, les beignets de la gueuse,
Je serai sans pitié pour les remords faits d'ombre.

Ils seront satisfaits de tes mots qui berçaient
L'insane indifférence au petit corps meurtri,
Aux appels au secours que tu n'as pas lancés
Un pied dans cette tombe où tes fleurs ont flétri.

Ils iront rassurés, croîtront, multiplieront;
Dieu que la vie est belle et que son souffle est chaud !
Ils maudiront l'amer, de toi ne garderont
Qu'un sourire effacé par le froid du caveau.

Demain je vêtirai la robe de tes rêves,
Ton manteau de pudeur qui cachera mes larmes,
J'irai par tes chemins je marcherai sans trêve;
Quand tu prendras ma main, elle sera sans arme.

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  2. Je me suis laissée séduire par la douceur étrange de ces mots, où la mélancolie se coule dans un combat sans arme entre vie et mort...

    j'ai beaoup aimé ma lecture.

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