dimanche 1 février 2009
Recollection [Les fausses larmes]
Voilà qu'aimer a perdu la consistance d'un corps.
Il lui faut maintenant en retrouver l'idée.
Quand eux, debout, dans la chapelle tourmentée,
mines tristes, accidentés,
le teint cireux de circonstance,
jeunes et vieux confondus
semblent des malentendus.
Leurs mains moites sont refermées
sur la peur d'être désarmées
face à l'amour qu'il n'est plus facile
de ne pas donner comme avant.
Dans le regard des jeunes gens
les quelques siècles d'indifférence
le révoltent, lui font pitié.
Pour eux il n'a point d'amitié.
Plus tard, autour d'un café,
en rang d'oignons dans le silence,
des pensées livrent son absence.
Morose, l'hiver s'endeuille
attend malade sur le seuil
d'une porte close.
Les volets claquent, imbéciles
battus par des vents indociles,
et tirent de vains coups de feu
sur de vrais innocents sans l'aveu
qu'aimer n'est pas toujours évident.
Dehors, sous le ciel hiémal,
sans âme l'hiver prend son temps.
Il pleut.
Il épie encor ce court instant,
ni jour ni nuit un peu des deux,
son regard gris cherche l'heure bleue
à travers les carreaux sales
qui exsudent le ruisseau clair
de fausses larmes.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimer